Famille de Beaumanoir

Extrait

Chevaliers de Saint-Michel

Charles de Beaumanoir, seigneur et baron de Lavardin, de Tucé, de Boisrichard, de Boisogier, de Millesse, de la Corbinière et d’Assé-le-Riboul, capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roy, gouverneur de la personne du roy de Navarre, fut decoré de l’ordre de Saint-Michel sous Charles IX et on le trouve rappelé sous le titre de chevalier de l’ordre du roy dans un acte du 1er août 1597 postérieur sa mort. Il fut l’un des plus zélés défenseurs du parti huguenot et commandoit avec le seigneur de Genlis la gauche de l’armée du Prince de Condé à la bataille de Saint-Denis en 1567. Il conduisit à ce prince à la Rochelle la noblesse des provinces d’Anjou, du Maine et de Bretagne dévouée à son party, se trouva en 1569 au siège de Poitiers et fut l’une des malheureuses victimes du massacre de la Saint-Barthelemy en 1572. [Il étoit fils de François de Beaumanoir, seigneur de Lavardin, et de Jeanne de Tucé. Ses armes d’azur à onze billettes d’argent posées 4, 3 et 4.]

Charles de Beaumanoir épousa 1o Marguerite de Chourses de Malicorne, fille de Félix et de Marguerite de Baïf, 2 Catherine du Bellay, fille de Martin, seigneur de Langey.

Toussaint, sire de Beaumanoir, baron du Pont et de Rostrenan, vicomte du Fou, du Besso et de Coëtmur, seigneur de Quellenec, de Finiac, de la Motte du Parc, de Carnoët et des Sales, maréchal des camps et armées du roy, et capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, admis dans l’ordre de Saint-Michel sous le règne d’Henry III [d’après l’Histoire des maisons illustres de Bretagne par du Paz, imprimé à Paris en 1619, et aussi d’après le recueil manuscrit des chevaliers de Saint-Michel fait en 1620 par Pierre d’Hozier, gentilhomme ordinaire de la maison du roy (Bibliothèque du roy)], est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans un acte du 17 août 1587 [(original, titres de messieurs Melou de Tregain)]. Il étoit né au mois de novembre 1554 et mourut à Rennes le 12 mars 1590 d’une blessure qu’il avoit reçue devant Ancenis. [Il étoit fils de Jaques de Beaumanoir, vicomte du Besso et de Médrac, échançon ordinaire du roy, et de Jeanne de Quellenec. Ses armes comme cy devant.]

Toussaint de Beaumanoir joua un rôle important pendant les guerres de la Ligue en Bretagne. Il avait embrassé le parti d’Henri IV ; et fut mis par ce monarque à la tête de toute l’infanterie dans la province. La blessure mortelle qu’il reçut devant Ancenis contraignit les royalistes à lever le siège de cette place. Toussaint de Beaumanoir fut transporté à Rennes, où il mourut ; et on lui fit des funérailles très solennelles. Il avait épousé Anne du Guémadeuc, fille de François, chevalier de l'ordre, et d’Hélène de la Chapelle, qui après sa mort se remaria à Renaud de la Marselière, chevalier de l'ordre du roi.

Jean de Beaumanoir, marquis de Lavardin, comte de Négrepelice, baron de Tucé, seigneur de Malicorne, un maréchal de France, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, portant la clef d’or, capitaine de cent hommes d’armes de ses ordonnances, conseiller en son Conseil Privé, ambassadeur extraordinaire en Angleterre, gouverneur du Maine, de Poitou, du Perche et de la ville de Saint-Denis-en-France, et chevalier de l’ordre du Saint-Esprit le 7 janvier 1595, avoit été décoré de l’ordre de Saint-Michel sous le règne d’Henry III, et on le trouve en conséquence qualifié de chevalier de l’ordre du roy dans un acte du 28 mars 1588 [(titres de la maison de la Suze)]. Il étoit né en 1551 et se rendit recommandable par ses services dans les guerres de son tems. Il se trouva en 1569 au siège de Poitiers, [fut nommé colonel de l’infanterie françoise] et fut blessé à celuy de Saint-Lo en 1574. On le trouve employé dès l’année suivante dans les états des gentilshommes de la chambre du roy Henry III, et en prenoit la qualité le 30 mars de cette année, jour auquel il obtint de ce monarque une gratification de 7450 livres en considération des services qu’il avoit rendus au fait des guerres ainsy qu’au feu roy Charles IX. Il étoit aussi à la même époque mestre de camp d’un de ses régimens. Le 16 juillet de la même année, le roy luy en accorda une autre de 3000 livres et il se qualifioit alors capitaine de 50 lances nouvellement créées. Il se fit catholique après la mort du baron de Lavardin son père en 1572, mais ayant cru s’appercevoir sur le refus que luy fit Henry III de la charge de capitaine des gardes du corps qui luy avoit été promise[1], que les services qu’il luy avoit rendus n’avoient point effacé les mauvaises impressions que ce prince avoient conçues tant de la mémoire de son pere, l’un des plus zélés partisans des huguenots, que de ce qu’il avoit suivit dans le party du roy de Navarre, il quitta brusquement son service, excita le roy de Navarre à se retirer de la Cour et se rendit maitre de Villefranche de Cahors en 1580 et d’Eause en Armagnac en 1584. [Etant ensuite devenu suspect au parti huguenot, il se retira en Poitou.] Mais étant rentré peu de temps après au service d’Henry III, ce monarque le rétablit entièrement dans ses bonnes graces, luy donna la survivance du gouvernement de Poitou [dont étoit pourvu le seigneur de Malicorne son oncle], et le nomma en 1586 commandant de son armée en l’absence du duc de Joyeuse. En 1587 il commandoit la cavallerie légère à la bataille de Contras, étoit décoré en 1588 de la dignité de conseiller d’État, se trouva en la même année au siège, se trouva en la même année au siège de Mauléon sous le duc de Nevers, et au combat de Châteaugiron où il fut battu en 1589, obtint le 28 mars de cette année une pension de 2000 écus, et le 26 avril suivant une gratification de pareille somme, se trouva aux sièges de Paris, de Chartres et de Rouen, fut blessé au combat d’Aumale, et obtint le gouvernement du Maine. En 1595 il fut fait maréchal de France, et le 4 juillet 1601 le roy érigea sa terre de Lavardin en marquisat. Il fut nommé en 1602 commandant de l’armée de Bourgogne, fit la fonction de grand maitre de France au sacre du roy Louis XIII, fut envoyé en 1612 ambassadeur extraordinaire en Angleterre, et mourut à Paris au mois de novembre 1614. [Il étoit fils de Charles de Beaumanoir, baron de Lavardin, chevalier de l’ordre du roy, et de Margueritte de Chourses de Malicorne. Ses armes comme ci devant.]

Jean de Beaumanoir épousa le 27 décembre 1578 Catherine de Carmain, comtesse de Négrepelisse, fille de Louis, et de Marguerite de Foiz-Candale. Il avait été élevé avec Henri de Navarre, qui lui porta toujours une vive affection. Parmi tous les témoignages qu’il lui en donna, nous choisissons la lettre suivante, qui est sans date :
« Mon amy, s’en allant ce porteur qui dit vous aller trouver, je l’ay bien voulu charger de ce mot pour toujours vous asseurer de mon amitié. Je te prie croire que tu ne trouveras jamais personne en ce monde qui te porte plus d’affection que moy. Mande-moy de tes nouvelles le plus souvent que tu pourras. Je désire infiniment sçavoir s’il t’est rien faict encores, pour ce qu’on me dit qu’avec rembarré l’ennemy par deux fois en quelque sortie qu’il a faicte. Aime-moy toujours comme celuy qui est aultant que jamais,
Vostre bien bon maistre et parfaict amy contre tout le monde.
Henry »
Ces dernières paroles permettent de fixer la date de cette lettre à l’époque où Henri n’était pas encore roi de France, et où Jean de Beaumanoir, à la cour du Roi de Navarre, comptait de nombreux ennemis, parce qu’il refusait d’abandonner la religion catholique à laquelle il s’était converti après la mort de son père. Il est facile de voir, dans l’Histoire universelle de d’Aubigné, en particulier, la jalousie qu’excitait chez les seigneurs huguenots l’amitié du roi de Navrare pour Lavardin : « Au commencement de cette guerre, le roi de Navarre avait donné le choix de toutes ses places à Lavardin pour se jeter dans celle qu’il verrait plus avantageuse et propre à gagner de l’honneur, et encor pour avec loisir la munir, la fortifier et y mettre le choix de toutes les bandes, comme pouvoit un colonel... » (Tome II, l. III, col. 12).
Beaumanoir fut blessé en 1586, dans le Gévaudan où il combattait sous les ordres de M. de Chastillon ; et blessé si dangereusement qu’Henri de Navarre en disait dans une lettre à Mme la comtesse de Gramont : « L’on me mande aussy que Lavardin y est blessé à la mort, s’il n’est mort. »
En 1591 Henri IV le désigna pour tenir en Bretagne la place de François de la Noue, mort au siège de Lamballe. Lavardin reçut l’ordre d’assister le prince de Dombcs et de ne (partir) d’auprès de luy tant qu’il en sera besoing. » En 1593 il remplit le même office auprès du maréchal d’Aumont.
Un passage des Mémoires de Claude Haton semble viser Jean de Beaumanoir ; mais les historiens modernes s’accordent pour reconnaître qu’il y eut erreur de la part de Claude Haton, lorsqu’il fit périr M. de Lavardin en 1580 dans une bataille gagnée contre les protestants près de Bergerac. Ce passage n’a pas été cité ; il a été seulement analysé par M. Bourquelot, l’éditeur de ces Mémoires, Mais son témoignage, celui du comte d’Hozier et beaucoup d’autres prouvent que Claude Haton s’est trompé et que « M. de Lavardin, lieutenant du roy de Navarre, qui, au mois de mai précédent, s’était emparé par surprise de la ville de la Trinité en Cahors, ne mourut point en 1580, mais bien en 1614. M. Bourquelot élève même un doute sur l’existence de cette bataille de Bergerac, où, selon Haton, 13 enseignes des protestants furent apportées au roi qui les envoya à Notre-Dame de Paris, et dont ce chroniqueur est le seul à faire mention.

Claude de Beaumanoir, vicomte de Lavardin, baron de Varennes, seigneur de Laillé, de la Troussière, de Chênevieux, de la Motte-Messemé, de la Genaudière, [maitre de camp d’un régiment d’infanterie en 1615 puis] maréchal des camps et armées du roy, admis dans l’ordre de Saint-Michel vers le règne de Louis XIII, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans 2 actes des 28 août 1634 et 18 août 1637. Il mourut le 6 février 1654. [Il étoit fils de Jean de Beaumanoir, marquis de Lavardin, maréchal de France, chevalier de l’ordre du roy, et de Catherine de Carmain. Ses armes comme cy devant.]

Claude de Beaumanoir épousa Renée de la Chapelle, dame de la Varenne et de la Troussière, fille de Philibert et de Charlone Ferré.

Jean-Baptiste-Louis de Beaumanoir, baron de Lavardin et d’Antoigné, grand sénéchal du Maine, admis dans l’ordre de Saint-Michel vers le règne de Louis XIII, est qualifié chevalier de l’ordre du roy dans le VIIe volume des Grands officiers de la couronne, article de cette maison, p. 386. Il conduisit la noblesse du ban et arrière ban du Maine en 1635 [et mourut avant l’an 1658. Il étoit fils de Jean de Beaumanoir, marquis de Lavardin, chevalier des ordres du roy, maréchal de France, et de Catherine de Carmain, comtesse de Negrepelice. Mêmes armes que son pere].

Jean-Baptiste-Louis de Beaumanoir épousa Marguerite de la Chevrière, fille de Jean, et de N... de la Fosse.

Notes

  1. Dans la première partie de l’ouvrage, Jean-François d’Hozier met « sur le refus qu’Henry III luy fit de la charge... ».
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Réformation de la noblesse (1668-1671)

Cette famille ne semble pas avoir produit lors de la Réformation.